Cet essai est une sorte de commentaire. Le but est de fournir un complément d'information, une interprétation plausible de l'habillement du herdier comme on le ferait avec des mots. En effet, le document original n'utilisant pas la couleur ne donne qu'une information partielle.
On peut imaginer que le vêtement du dessus est le sarrau, vêtement traditionnel des classes populaires de Wallonie : il est en toile de couleur bleue et pouvait, en version plus raffinée, être enduit d'une graisse huileuse lui procurant un peu d'imperméabilité et avoir un bord d'échancrure de col renforcé d'une fine cordelette noire dont les bouts libres pouvait se nouer pour fermer le col.
Dessous, une chemise de toile grise, fine, un foulard souvent rouge, un pantalon de velours brun foncé, des chaussettes en grosse laine, des bottillons de cuir. Le couvre-chef était de la même toile que le sarrau mais plus épaisse, parfois noire.
Au côté, une besace de grosse toile. Dans la main, une trompe faite dans une corne de vache.
Dans la main gauche, le bordon a-z-onês ou a fotche, « bâton à anneaux » ou « à fourche », qui servait de canne, sonore, scandant la marche du herdier grâce à ses anneaux métalliques. Le berger pouvait aussi le lancer à proximité d'une bête qui s'écartait trop du troupeau, son chien le lui ramenant dans la gueule. Ce bordon est bien connu en Wallonie bien qu'on n'en ait conservé aucun exemplaire. La reconstitution de celui-ci par le musée de la Vie Wallonne a été faite suivant un exemplaire conservé à Tartu, au Musée ethnographique d'Estonie.
Herdier, Spa, 1820.
D'après un dessin de l'époque de Jos. Body.