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C’est la génération suivante des chercheurs brabançons qui fera quelque peu progresser notre connaissance des mélodies du Roman Païs : en 1921, Albert Marinus fondait « Le Folklore Brabançon », qui réussit à s’imposer sur le plan international. Bien que cette revue n’ait pas systématiquement poussé à l’étude du chant folklorique, sa contribution est intéressante, et feu Adolphe Mortier, aidé du professeur Couvreur, fut le meilleur correspondant de la revue sur le plan du folklore musical. Albert Marinus donna en 1933 un bon article, judicieusement illustré, sur le folklore des instruments de musique, auquel j’essayai d’apporter des compléments plus directement jaillis du terroir wallon en 1950 dans « L’Onde wallonne ». L’initiateur cependant, dans ce domaine, fut Ernest Closson dans la « Revue de Belgique » en 1924. C’est aujourd’hui Paul Collaer qui reprend le flambeau, sur une base scientifique plus large et plus solide, au sein d’une entreprise internationale. On doit par ailleurs au « Folklore Brabançon » plusieurs notations d’airs instrumentaux, notamment de l’air du jeu du drapeau (1923) avec la description minutieuse des figures.
Au pays de Namur, c’est surtout Louis Loiseau qui fut le collecteur de chansons par excellence : collaborateur sérieux et assidu de « Wallonia », sa récolte est importante et vaut surtout pour Namur et Stave, dans l’Entre-Sambre-et-Meuse. II faut la compléter par de nombreuses formulettes et des petits airs publiés dans « Li Marmite », journal dialectal que Louis Loiseau dirigea longtemps d’ailleurs et qui paraissait chez Godenne à Malines. On glanera aussi dans « Li Couarneu », journal dialectal publié à Namur, qui donna notamment, en 1907, une excellente enquête de Me Arille Carlier sur un débat namurois célèbre, « En revenant de la guerre ». Le rôle de ces journaux est aujourd’hui relayé par la page wallonne « Chîjes et Pasquèyes » du quotidien namurois « Vers l’Avenir », qui publie assez souvent des chansons dialectales traditionnelles, parfois même avec leurs mélodies. On trouve, en outre, des formulettes dans Fernand Danhaive, Moeurs et Spots du Terroir de Namur-Nord, qui date de 1925, et dans Joseph Thys, Comment vivaient nos Grands-Parents, Bierwart, village de la Hesbaye Namuroise (1800-1840), qui est de 1934. La recherche au pays de Namur s’organise autour de la Société Sambre-et-Meuse et du « Guetteur Wallon », avec E. Dave et F. Danhaive comme chefs de file. Ce fut le premier qui publia une intéressante étude documentaire sur Le tirage au sort en 1934. Il fut suivi dans cette voie par Arthur Noël sur Le tirage au sort au pays de Charleroi dans la « Wallonie Nouvelle » et par Henri Pétrez dans Fleûru dins m’vikérîye, qui parut en 1962 mais reprend un article des « Cahiers Wallons » de 1949, sans oublier Le tirage au sort de Ch. Clocherieux, paru en 1959 et valable pour la botte du Hainaut. En 1960, le volume IIA des Notes aux Chansons populaires de l’Ancien Hainaut contenait 77 pages sur le même sujet. Le « Guetteur Wallon » donna vers 1935, d’Alexis Colart, une bonne collection de formulettes de jeux, malheureusement sans la notation de leurs mélodies et sans toujours les localiser avec précision.
Pour la province de Luxembourg aussi, c’est « Wallonia » qui reste la source principale ; il faut ajouter Edouard Liégeois avec son Glossaire du patois gaumet, que publia la Société de Littérature Wallonne (1897 et 1901), Emile Tandel dans ses Communes luxembourgeoises (1889-1894), (lequel nota d’ailleurs la première « maclote » et les premiers « trimazos »), C. Maus, qui enquêta aussi sur les trimazos ou chants de mai lorrains, Lucien Roger, qui ne réunit que des textes (dans les « Annales de l’Institut archéologique du Luxembourg », 1913), et Louis Banneux, dans de nombreuses publications. J’ai donné, en juin 1949, au « Journal des Poètes », une synthèse de la chanson folklorique luxembourgeoise.
Quant à Bruxelles, il ne collabora guère au mouvement : les belles chansons que publia « Le Petit Bleu », journal quotidien de la capitale, sont surtout hennuyères et namuroises, et c’est à une flamande, Mme Laura Betaille-Hiel, fille du poète flamingant Emmanuel Hiel et elle-même auteur de plusieurs recueils de chansons flamandes, que l’on doit un recueil inédit de chansons bruxelloises en français, avec leurs notations musicales. Depuis, il faut ajouter les chansons d’étudiants de l’U.L.B., publiées en volumes sous le titre Les Fleurs du Mâle, auquel font chorus à Liège Le Bitu Magnifique et sans doute quelque recueil analogue à Louvain. Ce sont les étudiants de cette université qui firent paraître en 1901 le Chansonnier (bilingue) des Étudiants belges, qui est un bon recueil documentaire, sur la chanson populaire à l’époque, dont une partie seulement est folklorique, ainsi qu’il faut le souligner pour tous les recueils estudiantins. On ne peut entièrement négliger les Souvenirs d’un Bruxellois sur les Chansons entendues dans les rues et les estaminets de la ville, 1890-1950, par P. H. E. D’Archambeau, bien que ce livre voisine plutôt au folklore qu’il ne lui appartient.
Liège donc exerça une influence considérable sur l’ensemble du mouvement d’enquête et d’étude. Le Brabant, comme Namur, n’eurent que tardivement un petit noyau de chercheurs indépendants, groupé autour du « Folklore Brabançon » (1921 à aujourd’hui) et du « Guetteur Wallon » (1924 à nos jours). En Hainaut s’esquissa assez tôt une tradition plus personnelle, en partie orientée vers Paris avec Jules Lemoine, Alfred Harou et Aymé Demeuldre, en partie aussi sous l’impulsion d’A. Desrousseaux, de Lille, dont l’influence fut durable, puisqu’aussi bien elle s’exerce après sa mort encore sur l’excellent folkloriste mouscronnois que fut Léon Maes (lequel fut aidé pour l’enquête et la transcription des mélodies par Roger Pinon et Maurice Vaisière) par l’intermédiaire de son bon recueil documentaire sur les Moeurs populaires de la Flandre française (1889). Cette même année à Ath, Léon Jouret publiait un recueil très surfait, dont le succès auprès des pédagogues dure encore, les Chansons du Pays d’Ath, dont Ernest Closson remarquait déjà que seules les mélodies ont quelque chance d’être authentiques, les paroles ayant été recomposées par G. Antheunis et G. Lagye. La collection en est élargie selon une tendance pédagogique plus marquée dans Les Chants de l’École et de l’Atelier, deux recueils non datés « spécialement destinés aux Écoles de la Ville de Bruxelles ». La même formule servira encore à Géo Delcampe, de Thumaide, pour sa brochure La Wallonie en fête, recueil folklorique [sic!] de chansons et de vieux airs wallons avec paroles nouvelles … qui parut vers l’époque de la Libération. Par contre José Christus, Octave Grillaert et Mlle Ambrosiny, dans leur Danses Wallonnes (Montignies-sur-Sambre, en 1943), adaptent des traductions et des chorégraphies de leur cru à un cramignon liégeois de Nicolas Defrecheux, à un rondeau binchois, à la Marie-Doudouille brabançonne, à l’escouvion borain et à un passe-pied ardennais, et ce « pour que les petits Wallons chantent les chants et les airs de leur pays ». Par ailleurs Octave Grillaert de Nivelles, continue sur cette lancée, seul ou avec des collaborateurs, et Arille Wasterlain, de Godarville, avec Marcel Vansippe pour la musique, resté plus près de la tradition vraie dans El Tirâdge au Sôrt (Binche, 1936), n’hésite pas à récrire la chanson de « Djan Lariguète ». Pol Tordeur, Emmanuel Laurent et Léonce Druez, au Borinage, sont certes plus sincères, le premier ayant parfois emprunté à Libiez, le second ayant publié Trois puis Six vieilles chansons boraines de Wasmes en 1938 d’une manière satisfaisante, le troisième ayant donné dans sa Chronique des Cosaques un matériel populaire précieux, mais avec des notations musicales tronquées. L’effort d’enquête fut plus sérieux avec quelques articles du folkloriste flamand Auguste Gittée, et avec les notations, des paroles seulement, savoureuses mais jetées à la diable, du joyeux Henri Delcourt dans « l’Écho de la Dendre » (journal qui fait encore maintenant parfois place à la chanson et aux rimailles). J’apprends que quelques Athois, amoureux de leur terroir, ont décidé de réunir les chansons de leur terroir : souhaitons-leur bonne récolte !
À Mons et à Tournai, rien de bien sérieux ne fut tenté. Le recueil publié par Marcel Vansippe pour la musique, resté plus près de la tradition orale, dans El Tirâdge, l’imprimeur Vasseur-Delmée vers 1875, Chansons populaires tournaisiennes, qui connut d’innombrables éditions, ne contient presque pas de folklore et le livre de Walter Raves, Tournai évoqué par la chanson (1912), n’en est pas plus riche. Par contre son beau livre sur le Folklore de Tournai et du Tournaisis (1950) contient de nombreux textes de chansons, surtout à jouer, celles-ci dues en partie à l’enquête que fit Adolphe Wattiez en 1941 à mon intention. Bien plus tôt, vers 1890, P. Brixhe, d’origine liégeoise, avait noté quelques textes de chansons à Tournai, à Charleroi et à Liège. À Mons, Jules Declève publie en 1897, sous l’influence française, un mémoire sur Les complaintes célèbres, un ouvrage de compilation sans grande originalité. Il est heureux que Libiez soit passé par Mons plus tard, car ce n’est pas non plus Mme N. Slotte-De Bert, avec sa Guirlande des Mois (vers 1935), qui sauve la mise. Charles Dausias fut plus près du folkloriste avec ses P’tits airs et p’tites chansons, publiés à la diable dans « L’Ropïeur » dès 1926. Tout cela est absorbé dans les Libiez-Pinon, qui publient aussi les inédits d’Armand Bottequin dans sa thèse de doctorat sur le dialecte d’Houtaing-lez-Ath présentée à l’Université Catholique de Louvain.
Dans le Centre, citons Alfred Harou, folkloriste abondant et pressé, formé au folklore par le questionnaire d’Eugène Monseur, dont le Folklore de Godarville (1889) contient quelques éléments de folklore musical (mais sans notation de mélodie) ; un opuscule du Comité du Carnaval de Binche, avec les principaux airs de Gilles, qui ne fait pas double emploi avec la publication de Paulin Gaillard, Le Carnaval de Binche, ni avec le recueil du même titre d’Alphonse Deneufbourg ; un recueil littéraire en patois par René Légaux, T’avau Binche (1942), émaillé de petits chants locaux repris dans Libiez avec leur mélodie. Et j’ajoute que Flori Deprêtre et son fils Paul ont enquêté dans la région de La Louvière, leur enquête étant maintenant continuée par Robert Dascotte, lequel, malheureusement, ne peut noter les mélodies. Mme Félixa Wart-Blondiaux, par ailleurs, réunit pendant la dernière guerre en son recueil manuscrit de Comptines une somme importante de documents, dont ai enregistré les mélodies.
On pourra s’informer plus longuement sur le folklore musical en Hainaut en lisant mon article sur le Folklore Musical dans l’encyclopédie provinciale « Hainaut d’Hier et d’Aujourd’hui » parue en 1963. « Le Journal des Poètes », par ailleurs, accueillit en 1950 ma petite synthèse sur La Chanson Folklorique en Hainaut et à Liège, qui cite des textes.
Pour revenir à Liège, après la disparition de « Wallonia » en août 1914, plus rien ne se fit dans la cité, pendant longtemps, si ce n’est une publication de circonstance d’Eugène Polain, qui cédait à sa passion des « belles » versions reconstituées : c’est le Choix de cramignons, qui parut à liège en 1920. Plus tard il composera un énorme manuscrit contenant un grand nombre de chansons reconstituées et analysées selon une méthode qui fut violemment critiquée : le manuscrit, promis d’abord à la Commission nationale de la Vieille Chanson Populaire, fut présenté à la Société de Langue et de Littérature Wallonnes, qui en refusa la publication, et finalement à la bibliothèque de l’université de Liège, qui le garde en souvenir de son ancien bibliothécaire.
À Verviers, Joseph Meunier dans son Tot avau l’vî Vervî, qui date de vers 1940, et déjà dans son Verviers, la bonne ville, qui est de 1932, et plus tard en 1951, dans Verviers, « Bonne Ville » a trois cents ans, continuait dans la lignée des historiographes locaux de la vie populaire, à noter chants calendaires et formulettes. Avant lui, Joseph Krachli, alias Henri Poetgens, avait donné d’intéressantes enfantines dans le « Bulletin des Soirées populaires de Verviers » de 1893, et dans « l’Almanach » du même organisme, Jules Feller avait tracé la voie en 1893 en publiant 2 chansons d’Ensival, 6 de Laroche, 1 de Bastogne et 2 de Soumagne, mais sans la mélodie. Ce fut cependant Jean Wisimus, un auteur dialectal, qui est aussi l’auteur d’un dictionnaire du dialecte de sa ville, qui publia le plus de documents, dans son livre Dès roses èt dès spènes, paru en 1926, et dans son Dictionnaire populaire wallon-français (1947). Il est remplacé, comme chroniqueur dialectal au quotidien « Le Jour » par Gustave Heck, qui, comme lui, donne parfois des chansons dialectales et folkloriques de tradition orale. En 1952, Nicolas Grosjean y publia une série d’articles sous le titre Quand nous courions dans les rues. La meilleure publication verviétoise reste cependant Avå lès rawes du Vervî, un recueil de six notations de cris de la rue, avec leur mélodie, dans le « Bulletin de la Société de Littérature wallonne »[1] en 1905.
Le Pays de Herve n’a pratiquement pas été exploré, si ce n’est par les Doutrepont, qui étaient de Herve, et qui publièrent dans le « Bulletin du Folklore ». On notera cependant un Recueil inédit [sic!] de chansons de la Compagnie des Anciens Arbalétriers Visétois paru en 1953 par les soins de Jean Lenoir, archiviste de la société.